Travaux du Grand Paris : la logistique à l’épreuve

Le Grand Paris express et un véritable casse-tête du point de vue de la logistique. En effet, concentrés en plein cœur de la région parisienne, l’ensemble des chantiers concernés par le projet sollicitent intensément le transport routier pour convoyer les matériaux et équipements nécessaires.

Par la rédaction


Le projet Grand Paris est le plus grand projet urbain jamais réalisé en France et même en Europe. Il s’agit d’un projet de transformation de la région afin de réduire les inégalités territoriales et de favoriser le développement durable. Plus qu’un simple projet de densification des réseaux de transport, le Grand Paris express participera principalement un rééquilibrage de l’ensemble des activités économiques commerciales et culturelles de la région Île-de-France.

Une logistique urbaine complexe

Le projet d’aménagement représente un énorme défi logistique sous plusieurs aspects.
Tout d’abord, le projet concerne l’île de France, une des régions les plus saturées de France, du point de vue de la circulation. La région étant un bassin d’emploi important, il est donc impossible de bloquer des lieux complets dans le but d’avancer au plus vite un chantier. Comme nous l’indique le responsable de la société Translynn, cela apporte une complexité d’un point de vue organisationnel puisque les approvisionnements de matériaux, ou les convois exceptionnels d’engins de chantiers doivent se faire majoritairement en heures décalées afin de ne pas perturber la circulation. Ce fut le cas pour le chantier d’Issy RER où il a fallu organiser des convois de nuit durant le mois de septembre afin de limiter la gêne pour les habitants.
Dans l’autre sens, les différents chantiers engendreront énormément de déblai qu’il faudra évacuer lors des prochaines années. En effet, la ligne de métro automatique constitue à elle seule, près de 50 millions de tonnes de déblais à évacuer. Pour ce faire, une organisation efficace du réseau d’évacuation est primordiale. Bien que des modes de transport alternatifs tels que le fluvial ou encore la voie ferrée sont utilisés pour l’évacuation, le transport routier reste le mode le plus utilisé puisque celui-ci est le plus flexible. De plus, l’usage des modes alternatifs se fait dans le cadre d’un transport multimodal ou le transport routier devra nécessairement faire le lien entre le chantier et la zone de départ (plateforme de transbordement fluviale, gare ferroviaire).

Quelques chiffres clés

Le projet du Grand Paris express s’est concrétisé en juin 2016 par le démarrage des constructions. Plus de 30 milliards d’euros ont été investis dans ce projet dans le but de développer le réseau du métro parisien avec près de 200 kilomètres de nouvelles lignes automatiques de métro : 68 gares et 4 nouvelles lignes de métro verront le jour dans le cadre de ce projet.
Ces lignes permettront de desservir des pôles majeurs d’activité tels que les aéroports franciliens, des centres d’affaires, des pôles universitaires, etc.
Le projet devrait se solder en 2030, avec de premiers résultats concrets dès 2022 et la mise en service de la ligne 15 SUD.

Un secteur sous forte tension

Le Grand Paris en images

Le site du de la société du Grand Paris propose des supports interactifs pour appréhender le projet et ses bénéfices.

Ainsi, le transport routier n’échappera pas à l’activité d’évacuation du déblai. Cela s’est concrétisé par une tension de l’activité du transport routier en île de France. En effet, une récente étude a montré qu’en 2019, pôle emploi a connu beaucoup plus de difficultés à pourvoir les quelques 5600 postes de conducteurs routiers en Île-de-France. C’est pourquoi les services de pôles emplois se sont engagés dans la formation de nouveaux conducteurs afin de pallier les manques du secteur. En effet, la pénurie de chauffeurs entraînera nécessairement un retard dans l’achèvement des travaux.
Enfin, cette accentuation de l’activité de transport routier pose énormément de problèmes d’un point de vue écologique. C’est pourquoi de nombreuses entreprises partenaires du projet ont favorisé l’usage de véhicules plus respectueux de l’environnement. Ce fut notamment le cas du groupe Eiffage qui a récemment investi dans une flotte de véhicule roulant au GNL. Selon le directeur du matériel d’Eiffage Génie Civil, Alain Bertoni, « Ces véhicules innovants permettent d’effectuer les missions avec la même efficacité que des véhicules diesel ».